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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 16:30

Ces menhirs se trouvent sur les Landes de Cojoux à Saint-Just (35550) en Ille-et-Vilaine.

 



L'ensemble de mégalithes appelé les Demoiselles de Cojoux ou les Roches Piquées est un petit alignement de menhirs situé sur la Grée de Cojoux. Cet alignement orienté Nord-Est / Sud-Ouest est composé de deux menhirs hauts d'environ 3m, auxquels s'ajoutent deux autres blocs couchés à l'Est, un petit et un grand.

L'une des pierres dressées est en poudingue de Gourin à petits galets de quartz, tandis que l'autre, très impressionnante, correspond à un filon de quartz recristallisé et plissé. Ces pierres pourraient provenir des filons de quartz des landes de Quily situés à environ 3km de Cojoux.

Les exemples anciens et modernes de réemploi de mégalithes sont nombreux à Saint-Just, et il est probable que cet ensemble ait compté plus de pierres à l'origine. Celles-ci auraient pu être réutilisées pour la construction d'autres monuments dès le néolithique ou à l'âge du bronze.

 


D'après la légende, les Demoiselles de Cojoux sont des jeunes filles pétrifiées par Dieu parce qu'elles préféraient danser sur les landes un dimanche plutôt que d'aller à la messe. On retrouve cette même légende à quelques kilomètres de Saint-Just, aux alignements des Demoiselles de Langon.

Le père Bernard Corbes, guide du site de Cojoux pendant de nombreuses années, compléta cette légende à sa manière. Il fit remarquer un jour aux visiteurs que les deux pierres couchées étaient une jeune fille-mère et l'enfant dont elle venait d'accoucher en cachette! On voit ainsi qu'au fil des siècles, loin d'être ignorées, ces pierres érigées il y a plusieurs millénaires ont continué d'occuper une place très importante dans l'imaginaire collectif et ont servi notamment à l'évangélisation de la Bretagne.

 


Matériaux: Quartz, poudingue de Gourin.

Datation: Entre -4000 et -3000 avant notre ère.

Classé MH
: 18 juillet 1978

Autres noms
: Les Roches Piquées, Les Demoiselles Piquées

Localisation
: Sur la Grée de Cojoux à quelques centaines de mètres à l'ouest des alignements du Moulin.

A proximité:
. Les Alignements du Moulin
. Le Château Bû
. L'allée couverte du Tréal ( 2km)
. Les Demoiselles à Langon ( environ 10km)

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22 août 2009 6 22 /08 /août /2009 12:15

Ce dolmen se trouve sur le site mégalithique d'Er Grah, commune de Locmariaquer (56740) dans le département du Morbihan.

 

La Table des Marchand ( an Daol Varchant en Breton) est située à quelques mètres du Grand Menhir Brisé et du Tumulus d'Er Vinglé, sur un terrain qui aurait semble-t-il appartenu dans le passé à une famille dénommée Marchand.

Ce dolmen, certainement l'un des plus visités de Bretagne, a servi de carrière au fil des siècles, et avait perdu depuis longtemps sa couverture en pièrre sèche. Réduit à sa structure interne, il n'avait conservé qu'une grande dalle reposant sur 3 pilliers comme en attestent d'anciennes cartes postales. Malgré ces importantes dégradations, la Table des Marchand était considérée comme "le plus grand et le plus beau des dolmens", notamment pour les magnifiques gravures qui sont visibles sur certaines pierres.

 


La Table des Marchand vers 1900


Le Dolmen des Marchand tel qu'on le voit aujourd'hui a fait l'objet d'importants travaux de restauration qui lui ont permis de retrouver un aspect proche de l'original. Construit selon un schéma commun à beaucoup de monuments mégalithiques de la région ( Gavrinis, Kercado), il est composé d'un dolmen à couloir "classique" recouvert par un grand cairn. C'est donc un édifice qui a été conçu pour que l'on puisse y retourner régulièrement, contrairement au tumulus voisin qui est totalement clos.

 


L'entrée marquée par un linteau monumental est orientée en direction du Golfe du Morbihan au sud-est, peut être en rapport avec l'axe du lever du soleil au solstice d'hiver. Le couloir de 7m de long pour 1,50m de large en moyenne mène à une grande chambre polygonale de 3m sur 3,80m. La hauteur sous plafond augmente progressivement de 1,40m à l'entrée jusqu'à plus de 2,50m dans la chambre, ce qui est particulièrement élevé pour un dolmen. Le couloir et la chambre sont construits avec de grandes dalles pesant chacune plusieurs tonnes, complétées par une maçonnerie de petites pierres.

 


Entrée du dolmen orientée sud-est


Le cairn qui recouvre cette structure mégalithique est de forme ovale et mesure environ 30m sur 25m. Il s'agit d'une impressionnante couverture à double parement construite en maçonnerie de pierre sèche, c'est à dire sans mortier ni ciment. Cette construction en dalles de granit régulières est particulièrement soignée. Les dernières fouilles ont révélé les fondations, ce qui a permis de comprendre la forme globale du monument et de le restaurer. Le cairn a été reconstruit jusqu'à la hauteur maximale des murs retrouvés, mais il est probable qu'il ait été bien plus grand à l'origine, peut être comme celui de Gavrinis dont la façade atteint 8m de haut.

 

Vue intérieure du couloir avec la dalle de chevet au fond


On peut observer des ornementations sur certaines dalles du couloir et de la chambre. Sur le troisième pillier de la paroi gauche on aperçoit quelques lignes courbes interrompues par la fracture de la roche, et vers le bas, sous le niveau du calage, se trouvent des cupules, de petites cavités creusées dans la pierre par les hommes. Cela laisse penser que cette pierre fut travaillée directement à l'affleurement rocheux, bien avant d'être intégrée au dolmen.

Les quatrièmes pilliers de chaque côté ont été visiblement retaillés à leur sommet pour s'adapter à la hauteur du couloir. Comme le Grand Menhir Brisé, ils sont en orthogneiss, un granit particulier qui proviendrait de la presqu'île de Rhuys ou d'un autre gisement distant de plusieurs kilomètres de Locmariaquer. Il est possible que ces pilliers soient d'anciens menhirs réemployés pour la construction du dolmen.

 


Moulages des dalles ornées - Photo de Z. Le Rouzic


Dans la chambre, trois pilliers disparus ont du être remplacés du côté nord, mais ce qui frappe en premier c'est la grande dalle de chevet ornée qui fait face à l'entrée. Ce beau bloc est en grès blanc, un autre type de roche provenant également de plusieurs kilomètres. La forme ogivale de cette dalle est accentuée par un bas-relief en écusson avec la pointe au sommet. Elle comporte 53 signes ressemblant à des crosses ou des épis de blé. Répartis sur quatre rangées, ces signes recouvrent toute la surface de la pierre selon une composition rigoureuse et verticalement symétrique.

Cette dalle est en réalité gravée sur les deux faces, la fosse de calage et des traces d'érosions révèlent qu'elle fut érigée à ce même emplacement en plein air durant plusieurs siècles. Antérieure au dolmen qui fut construit autour, elle a pu appartenir au même ensemble que l'alignement du Grand Menhir Brisé. Par la richesse de son décor, elle représente à elle seule l'un des chefs d'oeuvre de l'art du néolithique.

 


La grande dalle qui constitue le plafond de la chambre est en orthogneiss. Elle mesure 7m de long, 4m de large et 80cm d'épaisseur, son poids est estimé à 40 tonnes, et sa face visible porte différentes gravures. On y voit un signe interprété comme une "hache emmanchée", symbole proche de celui qu'on retrouve sur le Grand Menhir et dans le dolmen du Mané Rutual. On peut observer également un signe en crosse, ainsi que les membres antérieurs d'un bovidé dont la tête est partiellement coincée par un pillier et dont le corps est coupé par la ligne de fracture de la roche.

 


Symbole de hache emmanchée au plafond de la chambre


En 1983, les fouilles du Cairn de l'île de Gavrinis située à environ 4km dans le Golfe du Morbihan ont révélé que les dalles de couverture des chambres des deux dolmens étaient complémentaires. En effet, les lignes de fracture de ces deux pierres en orthogneiss correspondent avec exactitude, et on a découvert sur la face cachée de la dalle de Gavrinis, la partie manquante du bovidé de la Table des Marchand accompagné d'un second animal gravé.

Cette pierre monumentale, complétée par un troisième fragment, pouvait atteindre 14 à 15m de long, et il semblerait que c'était un des mégalithes autrefois alignés avec le Grand Menhir d'Er Grah. Ce monolithe aurait été transporté à Locmariaquer puis érigé et gravé sans doute vers -4700 / -4500. Ensuite vers -4200 il aurait été abattu et fragmenté pour servir plus tard dans la construction des dolmens.

 


Schéma du Men Er Grah et du menhir Gavrinis / Marchand reconstitués
.


Les fouilles ont révélé sous la Table des Marchand les vestiges d'une construction avec des poteaux de bois, témoignant d'une occupation du site antérieure à la construction du dolmen, peut être entre -4500 et -4000. Plus récent que ses voisins le Grand Menhir et le Tumulus d'Er Grah, le Dolmen des Marchand a été construit entre -3900 et -3700 avant notre ère, et semble avoir été occupé pendant près de 2000 ans.

Le site a servi de carrière dès l'époque Gallo-Romaine pour la construction d'une ville et d'un théâtre à Locmariaquer dans les premiers siècles après Jésus Christ. Les pierres furent retirées du cairn les unes après les autres jusqu'à découvrir la structure mégalithique dont quelques pilliers ont subi d'importants dégâts ( quand ils n'ont pas tout simplement disparu).

Le Président de Robien a visité les monuments mégalithiques de Locmariaquer entre 1727 et 1737, mais il ne fait pas mention de la Table des Marchand qui n'a certainement été redécouverte qu'à la fin du XVIII° siècle. Le dolmen fut fouillé en 1811, mais tout le mobilier recueilli à ce moment là est aujourd'hui perdu. Il comprenait notamment des objets en or, révélant une occupation à l'Âge du Cuivre ou au Bronze ancien (-2500 / -2000). Le dolmen devint propriété de l'état puis fut classé monument historique à la fin du XIX° siècle. De nouvelles fouilles et certains travaux de consolidation furent effectués en 1883, 1905 et 1921.

 


Vue du nord (début XX° siècle) - Photo de Z. Le Rouzic


En 1937, afin de préserver les dalles ornées, Zacharie le Rouzic fit recouvrir le monument d'un cairn artificiel jusqu'à la hauteur des tables de couverture, et compléta les murs intérieurs de soutien d'une manière peu esthétique.

En 1986, les fouilles dirigées par Jean L'Helgouac'h sont l'occasion de nettoyer totalement le monument et de retirer toutes les modifications modernes pour révéler les fondations de l'édifice. La restauration sera ensuite entreprise par les Monuments Nationaux à partir de 1991.

Les objets découverts dans la chambre sont aujourd'hui exposés au Musée de Vannes et comprennent:
. Des fragments de poterie et des éclats de silex
. Deux pointes de flèches et une petite hache en fibrolithe
. Une belle pendeloque en calcédoine
. Un fragment de perle en jais perforée

 


Vue du côté ouest du cairn avec les fosses de calage de l'alignement de menhirs disparus.


Datation: Le Cairn de la Table des Marchand aurait apparemment été construit vers -3900 / -3700 avant Jésus-Christ.

Classé MH: 1889

Localisation: Le site mégalithique d'Er Grah est très bien indiqué depuis l'entrée du bourg de Locmariaquer.

Accès: Le site est clôturé et l'accès est payant. Visite commentée des trois monuments, possibilité de visiter l'intérieur du cairn et d'y prendre des photos. Le site est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite et en fauteuil roulant.

Renseignements, tarifs et horaires:
Centre des Monuments Nationaux - Site mégalithique de Locmariaquer
Route de Kerlogonan, 56740 Locmariaquer
Tel: 02.97.57.37.59
www.monuments-nationaux.fr

A proximité:
. Sur le site d'Er Grah se trouvent également le Grand Menhir Brisé et le Tumulus d'Er Vinglé.
. Tumulus du Mané Lud à environ 200m
. Cairn de l'île de Gavrinis à Larmor-Baden.
. Cairn de kercado à Carnac.

Bibliographie:
. Jean L'Helgouac'h, Locmariaquer; éditions Jean-Paul Gisserot
. Charles-Tanguy Leroux et Yvon Boëlle, Carnac, Locmariaquer et Gavrinis; éditions Ouest-France
. Jacques Briard, Dolmens & menhirs de Bretagne; éditions Jean-Paul Gisserot

 

Vue aérienne du site d'Er Grah, en haut le Tumulus d'Er Vinglé, en bas à gauche le Grand Menhir Brisé, et à droite la Table des Marchand (image retouchée depuis une photo de JJ Evendon)

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19 août 2009 3 19 /08 /août /2009 15:48

Ce monument se trouve sur la commune de Carnac (56340) dans le département du Morbihan.



La région de Carnac est surtout connue pour ses Alignements de Menhirs, mais on y trouve également de nombreux dolmens & tumulus. Le Cairn de Kercado est situé derrière le château du même nom, au sud des alignements de Kermario. Ce monument est particulièrement intéressant en raison de son remarquable état de conservation. Alors que la plupart des dolmens n'ont gardé que les grandes dalles de leur structure interne, leur squelette en quelque sorte, celui de Kercado possède encore une imposante couverture de pierres sèches appelée cairn. On pense qu'à l'origine tous les dolmens devaient être recouverts de cette manière.

Ce monument est apparenté au type des "dolmens à couloir", un modèle architectural très répandu dans cette partie de la Bretagne. Il est constitué d'un couloir évasé, long de 6,50m et large de 1,20m, qui mène à une chambre rectangulaire de 2,9m sur 3,2m. La hauteur du couloir s'élève progressivement de 1,5m à l'entrée jusqu'à 2,5m dans la chambre. Celle-ci est recouverte d'une grande dalle de 5,30 x 3,80 mètres. Le couloir est orienté vers l'Est et la chambre est légèrement décalée vers le Nord. Cette structure interne est recouverte d'un cairn de 25m de diamètre et de 5m de haut.

 


Autour du dolmen, à environ 4m de distance, on peut encore voir 27 menhirs de moins de 2m de haut, essentiellement du côté sud-ouest. Ces pierres sont les vestiges d'une enceinte circulaire. Le menhir qui fait face à l'entrée du couloir mesure 1,8m de haut. Le cairn est lui-même surmonté d'un menhir de 2,20m, mais cette disposition originale date des fouilles de 1925 menées par Zacharie Le Rouzic.

 

Entrée du côté Est


. Dans le couloir et à l'entrée de la chambre côté sud, des pilliers portent des gravures représentant des formes géométriques irrégulières assez proches de celles que l'on peut observer au dolmen de Mané-Kerioned à Carnac, ou au Cairn du Petit-Mont d'Arzon. L'un des pilliers de la chambre est volontairement taillé en forme d'écusson.

 


Deux vues de l'intérieur du cairn


La grande dalle de couverture qui constitue le plafond de la chambre comporte un symbole obtenu par piquetage de la roche. Ce bas-relief est interpreté comme un symbole de "hache emmanchée", appelé parfois "hache-charrue" ce qui correspondrait à un araire. Ce signe n'est pas placé au centre de la table de couverture, mais sur un bord, près des pilliers. On retrouve des symboles similaires à Locmariaquer sur le Grand Menhir Brisé et dans le dolmen de la Table des Marchand.

Bien que le contour de la dalle de couverture soit inconnu, la disposition "anormale" du symbole de Kercado laisse penser qu'il s'agit d'une dalle de réemploi ayant appartenu à un monument plus ancien; les bas-reliefs de cette pierre, comme la dalle tailée en écusson, pourraient avoir été éxécutés plusieurs siècles avant la construction du cairn.

 


Vue de l'Est - Photo de Zacharie Le Rouzic (1925)


. Ce dolmen fut fouillé en 1863 par R. Galles puis en 1925 par Z. Le Rouzic. Il a révélé un riche mobilier traduisant de multiples fréquentations: des pointes de flèches en silex, des haches polies en dolérite et en jadéïte, 41 poteries du néolithique moyen jusqu'au style "campaniforme", des pendeloques en serpentine et 147 perles de callaïs visibles au Musée de la Préhistoire de Carnac. On y a aussi découvert quelques restes d'ossements humains calcinés, ce qui laisse penser que ce dolmen avait notamment une fonction funéraire.

D'après les analyses au carbone 14 d'un charbon de bois provenant des fouilles de Z. Le Rouzic, on a pu estimer l'âge du monument. Il aurait été construit vers -4600 avant Jésus-Christ, ce qui fait de lui l'un des plus vieux dolmens de Bretagne. Il semble qu'il ait été utilisé durant plusieurs millénaires jusqu'aux environs de -1500.

 


Vue du sud - Photo de Zacharie Le Rouzic (1925)


Datation: vers -4600 avant notre ère

Classé MH: 27 décembre 1923

Localisation: Sur la commune de Carnac, au sud des alignements de Kermario et au bord de la route menant à la Trinité-sur-Mer (D196). Le cairn est situé sur le domaine du Château de Kercado.

Accès: Payant (1 euros!). Je ne crois pas qu'il y ait de visites guidées mais des plaquettes décrivant le site sont prêtées à l'accueil. L'accès à l'intérieur du Cairn de Kercado est autorisé, et les photos également.

 


A proximité
:
. Alignements de Carnac
. Géant du Manio et Quadrilatère du Manio
. Grand Menhir Brisé et cairn de la Table des Marchand à Locmariaquer.

Crédit Photo: Le Rouzic, Zacharie - Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques)

Bibliographie:
. Zacharie Le Rouzic, Carnac: Les Monuments Mégalithiques, leur destination, leur âge; édition de 1960 mis à jour par Maurice Jacq
. Charles-Tanguy Leroux et Yvon Boëlle, Carnac, Locmariaquer et Gavrinis; éditions Ouest-France
. Jacques Briard, Carnac terre des mégalithes; éditions Jean-Paul Gisserot

Liens externes:
. Le Musée de la Préhistoire J.Miln / Z. Le Rouzic de Carnac: www.museedecarnac.com

  
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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 10:32

Ces deux menhirs se trouvent entre les communes Le-Vieux-Bourg (22800) et Saint-Gilles-Pligeaux (22480) dans les Côtes-d'Armor.


La Croix de Pasquiou


Au lieu-dit Crozel Huellan, près d'une crête rocheuse qui surplombe le village de Pasquiou, se trouvent deux menhirs en granit dressés à environ 150m l'un de l'autre sur un axe est / ouest.

Le premier mesure 3,85m de haut, 2,20m de large en moyenne, et environ 1,20m d'épaisseur. Il est surmonté d'une grande croix en pierre appelée la Croix de Pasquiou. Ce menhir christiannisé est classé monument historique depuis le 5 août 1964.

Contrairement à une idée reçue, l'église Chrétienne n'a pas ordonné systématiquement la destruction des mégalithes. Bien souvent ces monuments considérés comme lieux de cultes païens furent évangélisés simplement par l'ajout d'une croix sur un menhir ou la construction d'une chapelle à proximité. C'est dans les Côtes d'Armor que l'on trouve sans doute l'un des plus beaux exemples de menhir christianné, sur le site de Saint-Uzec à Pleumeur-Bodou.

 



Le second menhir est un beau monolithe qui atteint 4,90 mètres au-dessus du sol, large d'environ 3m pour 2,5m d'épaisseur. Il fut classé monument historique le 29 ocobre 1971.

Dans les environs du Vieux-Bourg, on peut voir plusieurs menhirs disposés par paires, notamment les menhirs de Botudo & de Kerienquis, les deux menhirs de Kergornec à Saint-Gilles-Pligeaux ou encore la Roche Longue à Quintin qui a récemment retrouvé son "petit frère".

 


Le Menhir de Crec'h Ogel (2)


D'après la tradition orale, la distance qui sépare les deux menhirs de Crec'h Ogel aurait servi de référence pour la construction de la nef de la cathédrale de Quimper. Il faut rappeler que la commune du Vieux-Bourg a longtemps été rattachée à l'évéché de Cornouailles.

Autres noms: Menhirs de Crec'h Augel, menhirs de Keravic, menhirs de Crozel Huellan.

Matériau: Granit ( Le Vieux-Bourg se trouve sur le massif granitique de Quintin qui s'étend vers le centre-Bretagne)

Datation: Période néolithique entre -5000 et -2500 avant notre ère.

Localisation: Lieu-dit Crozel Huellan à environ 500m au-dessus du village de Pasquiou, entre les communes de Saint-Gilles-Pligeaux et du Vieux-Bourg de Quintin.

A proximité:
. Menhir & Dolmen de Pasquiou
. Menhir de Porzic
. Menhir du monument aux morts du Vieux-Bourg
. La Roche Longue à Quintin

 


Le Menhir de Crec'h Ogel (2)
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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 15:52

Ce monument se trouve au Vieux-Bourg de Quintin (22800) dans les Côtes d'Armor.


Le Vieux-Bourg où se situait autrefois le bourg de Quintin, possède sur son territoire de nombreux mégalithes. On y trouve surtout des menhirs, isolés ou par petits groupes, mais aussi quelques dolmens et tumulus, répartis dans les différents villages qui composent la commune.

Le centre du bourg peut être un point de départ intéressant pour une visite des principaux vestiges de la période néolithique (et non pas celtique ou druidique comme on le voit encore trop souvent!) Un livret disponible gratuitement à l'office du tourisme de Quintin indique l'emplacement des mégalithes du Vieux-Bourg. La plupart des sites se trouvent sur des propriétés privées mais sont visibles depuis la voie publique.

 


Au début du XX° siècle, un menhir en granit d'environ 3m de long est retrouvé couché près du Vieux-Bourg. En 1924, il fut transporté dans le centre du bourg sur un chariot de bois trainé par une dizaine de paires de boeufs. Il fut ensuite redressé pour être incorporé dans un monument en l'honneur des morts de la guerre 1914 / 1918.

Si ce site n'est pas forcément impressionnant, il nous donne un bon exemple de réemploi moderne d'un monument mégalithique. Au début du XX° siècle les utilisations de vestiges préhistoriques comme matériaux de construction sont encore très fréquentes. En pays de Redon notamment, on connait de nombreux menhirs qui furent employés pour la construction de calvaires et de grottes de Lourdes ( Saint-Just), et plus tard dans des monuments à la gloire des résistants de la seconde guerre mondiale ( Langon).

 


Le transport du menhir sur une ancienne carte postale


Matériau: Granit

Datation: Le menhir fut sans doute débité, taillé et érigé à la période néolithique, entre -5000 et -2500 avant notre ère.

Localisation: au centre du Vieux-Bourg à quelques kilomètres de Quintin.

A proximité
:
. Menhirs de Porzic, de Crec'h Ogel, de la Ville Juhel, de Botudo , dolmen de Pasquiou, dans les villages autour du Vieux-Bourg.
. Menhir de la Roche Longue à Quintin.

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 19:42

Ces alignements de menhirs se trouvent sur les Landes de Cojoux, à Saint-Just (35550) dans l'Ille-et-Vilaine.

 


 File nord des Alignements du Moulin


Les alignements du Moulin occupent l'extrémité Est du site des Landes de Cojoux, près d'un ancien moulin transformé en habitation secondaire. Cet ensemble s'étend sur plus de 300m de long et 40m de large en contrebas de la crête. Il est composé de trois files de menhirs taillés dans le schiste local ou dans du quartz blanc qui pourrait provenir d'un filon situé à plusieurs kilomètres.

 


Files sud & nord des alignements du Moulin


Les deux files principales sont orientées sur un axe est / ouest, ce qui correspond à l'orientation de la ligne de crête de la Grée de Cojoux, et peut aussi être lié symboliquement aux positions du lever et du coucher du soleil.
. La file nord mesure 115m de long, elle est composée d'une quinzaine de blocs de quartz, et elle est orientée à 105°.
. La deuxième file, une douzaine de menhirs en schiste, est située environ 10m plus au sud. Elle s'étend sur 65m de long sur un axe à 117°. Les files nord et sud sont donc légèrement divergentes.
. Une troisième file perpendiculaire orientée nord / sud (15°) est visible un peu plus à l'ouest, au niveau où se croisent les axes des deux files principales. Elle comprend 5 blocs de quartz.

 


Plan des 3 files de menhirs du Moulin.


On retrouve donc ici, comme à Carnac, une disposition globale assez fréquente pour des alignements, avec les files principales sur un axe est / ouest et une file nord / sud jouant peut être un rôle "complémentaire". L'hypothèse selon laquelle les alignements servaient à observer le mouvement des astres est intéressante, mais rien ne permet de prouver que ces ensembles mégalithiques aient été érigé dans ce but. Il est possible que l'orientation des files de menhirs n'ait pris en compte que des considérations d'ordre topologique et géologique.

 


File sud des alignements du Moulin


Le site du Moulin est un des rares alignements de menhirs dont on a pu estimer l'âge. Lors des fouilles dirigées en 1980 par Charles-Tanguy Leroux, deux foyers de la file sud ont été datés de -4730 à -4380 avant notre ère. C'est donc au V° millénaire, dès le début de la période néolithique, que sont érigés les premiers menhirs en schiste qui comptent parmi les plus vieux monuments de Saint-Just. Les archéologues ont également découvert aux pieds des menhirs une véritable chaussée de pierres, une sorte de cairn bas très allongé sur lequel furent érigés plus tard d'autres monolithes. L'ensemble était apparement complété par des structures en bois dont on n'a malheureusement conservé que de très rares traces indiquant simplement les positions de certains poteaux.

Les menhirs en quartz de la file nord et de la file ouest ont sans doute été érigés au cours d'une seconde phase entre -4000 et -3000, puis le site fut de nouveau modifié à l'âge du bronze. Entre -2000 et -1500 des blocs de la file nord furent abbatus et réemployés pour construire des sépultures individuelles dont un coffre mégalithique. Une urne de 55cm de haut a été retrouvée enfouie dans la file sud. Les analyses des charbons de bois ont permis d'estimer la datation entre -2780 et -2180. Parmi les autres découvertes, des gobelets de style "campaniforme" ( en forme de cloche) démontrent l'influence des poteries d'origine hollandaise ou rhénane, et révèlent que le site était encore occupé à la fin du néolithique et au début de l'âge du bronze.

 


Au premier plan la file sud, derrière 2 blocs de la file nord et au fond l'ancien moulin


Matériau: Schiste et quartz.

Datation
: Les files de menhirs sont érigées entre -4700 et -3000 apparemment en deux phases essentielles de construction. Vers -1500, une sépulture en coffre est aménagée dans la file nord.

Localisation
: Au nord-est du bourg de Saint-Just, sur le site mégalithique des Landes de Cojoux.

A proximité
:
. Les Demoiselles de Cojoux
. Le Château Bû
. L'allée couverte du Tréal à 2km au nord-ouest de Saint-Just
. Alignements des Demoiselles de Langon ( environ 10km)
. Alignements des Pierres Droites à Monteneuf (environ 30km)

 

alignements du Moulin - Saint-Just
La chaussée de pierres visible durant les fouilles de 1980. Photo de J.Briard

Bibliographie:
. Pierre-Roland Giot, La Bretagne des mégalithes; éditions Ouest-France
. Jacques Briard, Les mégalithes, ésotérisme et réalité; éditions Jean-Paul Gisserot
. Jacques Briard, Dolmens & menhirs de Bretagne; éditions Jean-Paul Gisserot
. Jacques Briard, Maurice Gautier, Gilles Leroux, Les mégalithes de Saint-Just; éditions Jean-Paul Gisserot
. Cyrille Chaigneau, Des mégalithes et des hommes aujourd'hui en pays de Redon; Nature & mégalithes - CPIE Val de Vilaine

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15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 16:14

Cet ensemble mégalithique se situe sur les landes de Cojoux à Saint-Just (35550) en Ille-et-Vilaine.


Les Alignements du Moulin


En Pays de Redon, le site de la Grée de Cojoux près du bourg de Saint-Just a conservé l'un des ensembles mégalithiques les plus intéressants de Bretagne. Sur quelques kilomètres de landes sèches sont représentés quasiment tous les types de monuments connus, alignement de menhirs, allée couverte, enceinte en hémicycle, tumulus, et même certaines formes d'architectures complexes uniques en Europe. Le site a été occupée sur une très longue période par des populations du Néolithique et de l'Âge du Bronze, et certaines constructions ont été réutilisées et transformées au cours des siècles.

 

Les Demoiselles de Cojoux


La Grée de Cojoux est une crête rocheuse qui s'étend d'est en ouest, où affleurent le schiste mauve, une roche feuilletée qui se débite facilement et qui a servi à la construction de nombreux mégalithes. Cette roche recherchée pour sa couleur si particulière est encore exploitée de nos jours dans les carrières de Saint-Just. Sur une butte appelée le Rocher du Tréal à 2km du bourg, on trouve des affleurements impressionnants d'une roche à gros galets, le poudingue de Montfort. L'allée couverte du Tréal a été construite à quelques mètres de cet affleurement. Enfin des blocs de quartz blanc ont également été utilisés à Cojoux, notamment aux alignements du Moulin, au Château Bû et au Tribunal. Ces blocs pourraient provenir des filons de quartz des landes de Quily, un site distant de plusieurs kilomètres.



Le Château Bû


. Les plus anciennes constructions connues sur le site de Cojoux sont datées du début du V° millénaire avant notre ère. Entre -4700 et -4000 sont érigés les premiers menhirs en schiste aux alignements du Moulin, ainsi que des dolmens à couloir et une sépulture en fosse sur le site de la Croix Saint-Pierre plus à l'ouest.

. Entre -4000 et -3000 est construit au Château Bû un premier dolmen à couloir qui sera complété par des chambres latérales. C'est peut être à cette époque que sont érigés les menhirs en quartz de l'hémicycle du Tribunal, des Demoiselles de Cojoux et des alignements du Moulin, ainsi que les tertres de la Croix Saint-Pierre et de la Croix Madame.

. Au néolithique final, vers -2500 sont construites les allées couvertes à entrée latérale du Four Sarrazin et du Rocher du Tréal.

. Enfin, à l'Âge du Bronze, entre -2000 et -1500, le dolmen du Château Bû est recouvert d'un tumulus dans lequel sont aménagées de grandes sépultures individuelles. De la même manière, une sépulture en coffre est construite à cette époque dans les alignements du Moulin, et des aménagements comparables sont réalisés dans les différents dolmens de la Croix Saint-Pierre.



Le Château Bû


. Au XIX° siècle, les mégalithes de Saint-Just sont décrits par des archéologues qui dressent des inventaires détaillés du site, évoquant notamment un certain nombre de monuments aujourd'hui disparus. Au début du XX° siècle, beaucoup de mégalithes sont utilisés pour la construction de la Grotte Notre-Dame de Lourdes dans le bourg de Saint-just. Après la seconde guerre mondiale, c'est en l'honneur des résistants morts au combat que sont déplacés et réemployés plusieurs menhirs de la région.

. Jusqu'à 1960, les landes de cojoux sont exploitées par les agriculteurs notamment pour le pâturage et la culture du sarrazin, mais avec le remembrement et l'évolution des pratiques agricoles les landes sont progressivement abandonnées et boisées par des résineux. En 1976 et en 1989 des incendies ravagent les landes, mettant en péril un écosystème précieux et endommageant les pierres des mégalithes.

. Le tertre de la Croix Saint-Pierre est d'abord fouillé en 1953 par une équipe d'archéologues dirigée par Pierre-Roland Giot. Suite aux incendies de 1976, de nouvelles fouilles sont effectuées aux alignements du Moulin, et le site est classé comme espace naturel protégé. Après 1989, d'importants travaux de restauration de la lande sont mis en oeuvre, et les sites du Château Bû et de la Croix Saint-Pierre sont fouillés de 1990 à 1992.



Le Dolmen Ouest de la Croix Saint-Pierre


. L'intérêt principal du site de Cojoux réside dans l'impressionnante diversité de son patrimoine archéologique conservé dans un cadre naturel d'exception. Si les monuments n'étonnent pas forcément par leur "gigantisme", on retrouve à Saint-Just des mégalithes de toutes sortes, témoignant que cet endroit devait être à la fin de la préhistoire un centre majeur où furent pratiqués des rites religieux et funéraires durant plus de 3000 ans. Les vestiges de Saint-just nous montrent des exemples uniques de constructions transformées progressivement par des générations successives qui avaient sans doute des croyances et des coutumes très différentes les unes des autres.



L'hémicycle du Tribunal


D'est en ouest, on peut voir aujourd'hui sur les landes la Grée de Cojoux les monuments suivants:

. Les Alignements du Moulin
. Les Demoiselles de Cojoux
. Le Château Bû
. Les dolmens, tertres et tombelles de la Croix Saint-Pierre
. L'hémicycle du Tribunal
. L'allée couverte du Four Sarrazin

Localisation: à moins d'un kilomètre à l'ouest du bourg de Saint-just, à environ 45 Km au sud-ouest de Rennes.

Accès: Les landes sont en accès libre et gratuit toute l'année. Le parcours de découverte est indiqué et ponctué de bornes explicatives assez bien faites. Certains mégalithes sont protégés par des petites barrières en harmonie avec le paysage. Le Château Bû en revanche est entouré de grillages horribles et il est très difficile de voir comment est fait ce monument.

A proximité:
. Allée couverte du Rocher du Tréal à environ 2km au Nord-Ouest du bourg de Saint-Just
. Alignements des Pierres Droites à Monteneuf

Contact:
. Association "Nature & Mégalithes"
10 allée des cerisiers, 35550 Saint-Just.
Tel: 02.99.72.69.25
naturetmegalithes@wanadoo.fr
www.landes-de-cojoux.com

Bibliographie:
. Jacques Briard, Maurice Gautier, Gilles Leroux, Les mégalithes de Saint-Just; éditions Jean-Paul Gisserot
. Jacques Briard, Dolmens & menhirs de Bretagne; éditions Jean-Paul Gisserot
. Cyrille Chaigneau, Des mégalithes et des hommes aujourd'hui en pays de Redon; Nature & mégalithes - CPIE Val de Vilaine

 

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 12:46
Ce site archéologique se trouve sur la commune de Belz (56550) dans le Morbihan.

Suite à un incendie dans la lande le 22 juin 2003 à Belz, 16 menhirs oubliés sont redécouverts sur le site de Kerdruellan, à quelques kilomètres des fameux Alignements de Carnac. A l'occasion d'un projet de construction d'habitations à proximité de ces menhirs, des archéologues découvrent en 2005 une soixantaine de mégalithes lors de fouilles préventives dirigées par l'INRAP. C'est la première fois qu'un site mégalithique est ainsi mis au jour dans le cadre d'une opération d'archéologie préventive. Après les résultats des premières fouilles et devant l'ampleur des découvertes, le site a été classé monument historique le 19 mars 2008.


Vidéo: INRAP / VIC Prod (2006)

Pour un site de près de 20 hectares, des fouilles sont réalisées sur une surface de 3000 mètres carré. Elles révèlent environ 60 blocs de granit de 50cm à 2m de long, couchés, répartis dans tous les sens de manière anarchique et enfouis sous 50 cm de terre. Certains monolithes sont simplement renversés et ont été retrouvés près de leur fosse de calage, d'autres ont été déplacés et comportent des traces de débitage.

Ce site comprend de nombreux vestiges historiques et préhistoriques, et son intérêt majeur réside dans le fait qu'il a conservé son environnement sédimentaire d'origine, contrairement à des lieux comme Carnac dont les sols sont particulièrement érodés. Les archéologues ont trouvé notamment des silex et de nombreux fragments de céramique datables par leur style et permettant d'identifier deux périodes d'occupation distinctes:
. Les silex taillés ( grattoirs et outils tranchants pour travailler l'os et le cuir) et des céramiques de style "campaniforme", notamment des vases en argile, sont datés du néolithique final. `
. D'autres morceaux de céramique qui se trouvaient dans les couches sédimentaires supérieures sont beaucoup plus récents, et correspondraient à l'époque médiévale.


Photo: INRAP

Les alignements mégalithiques de Kerdruellan auraient semble-t-il été érigés au néolithique moyen entre -4500 et -3000, puis abbatus et enterrés volontairement environ un millénaire après (vers -2500) pour des raisons encore inconnues. Bien plus tard, certains de ces blocs auraient été exploités à terre, sans doute pour servir de matériaux de construction durant le Moyen-Âge. 

Les fouilles menées il y a quelques années près du Grand Menhir Brisé à Locmariaquer ont permis de découvrir les fosses de calage de 18 menhirs alignés. Ces pierres auraient été érigées au début de la période néolithique vers - 4700, puis abbatues quelques siècles après pour être réemployées dans la construction de plusieurs dolmens de la région ( Table des Marchand, Cairn de Gavrinis, dolmen du Mané Ruthual, etc.).

Les alignements de Kerdruellan nous montrent un nouvel exemple de site mégalithique démantelé dès la période néolithique, avec toutefois une différence importante: les menhirs de Belz n'ont apparemment pas été détruits pour être réutilisés au néolithique, mais uniquement couchés et enterrés. Ceux qui ont commis cet acte ne semblaient pas s'intéresser aux pierres pour elles-mêmes, mais plutôt vouloir effacer toutes traces de ce qu'elles symbolisaient.


Photo: www.espace-science.org

Contacts:
. Institut National de Recherche Archéologique Préventive (INRAP)
http://www.inrap.fr

. Stéphan Hinguant: 02 23 36 00 40 / mail : stephan.hinguant@inrap.fr
. Christine Boujot: 02 99 84 59 08 / mail : christine.boujot@culture.gouv.fr

A proximité:
. Alignements de Kerzerho à Erdeven
. Quadrilatère de Crucuno à Plouharnel
. Alignements de Carnac

Sources:
. Article publié sur le site de l'INRAP
. Voir la vidéo sur le site de l'INRAP
. Article publié dans Sciences Ouest n°236 (octobre 2006)

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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 11:00
Cette allée couverte se trouve sur l'île Grande, commune de Pleumeur-Bodou (22560) dans les Côtes-d'Armor.


La façade Nord et l'entrée orientée vers l'Est

La région du Trégor possède un grand nombre de monuments mégalithiques. Au nord de Lannion, on peut voir cette allée couverte au sommet de l'île Grande, une presqu'île rattachée au bourg de Pleumeur-Bodou connue pour ses carrières de granit gris ( bien qu'elle fasse partie de la Côte de Granit Rose).

Ce dolmen construit en granit local est assez court pour une allée couverte. Il mesure 8,5m pour 1,6m de large, et comprend 5 pilliers du côté sud et 4 au nord, plus un vestibule composé de 2 dalles qui prolongent la partie nord. Sa couverture est constituée de deux belles dalles dont l'une mesure 4,50m de long, 2,50m de large et 25cm d'épaisseur. La hauteur des pilliers varie de 1m à 1,40m.


Vue intérieure depuis le fond de la chambre

Le monument est entouré par 8 grandes dalles ( péristalithes) situées à environ 1m des pilliers de la chambre. Il devait autrefois être recouvert d'un cairn ou d'un tertre aujourd'hui disparu. Les dalles entourant l'allée pouvaient peut être servir à stabiliser l'ensemble de la structure. L'entrée est orientée au sud-est (104°), certainement en direction du lever du soleil.


Dessin de M.Le Brozec ( source)

Quatre campagnes de fouilles ont été effectuées en 1866, 1868, 1909 et 1910. Le mobilier aujourd'hui perdu comportait 4 haches polies, des éclats de silex, des tessons décorés, de la poterie noire et un disque de bronze.

Selon la tradition, cette allée couverte est la demeure des kornandounezed, des naines qui aiment danser avec les passants lors des nuits de pleine lune. Si vous acceptez de danser avec elles, elles vous annonceront que vous aurez bientôt un fils... On raconte également que dans les temps anciens, des lépreux habitaient le dolmen et que les habitants de l'île Grande les nourrissaient avec une fourche!


Datation: vers -2500 avant notre ère ( néolithique final)

Autres noms: L’allée couverte de Ty-ar-kornandounezed.
Dans le Trégor, les dolmens sont aussi fréquemment appelés Ty-Lia.

Classé MH: 1956

Localisation: Au sommet de la partie nord de l'île Grande à Pleumeur-Bodou

A proximité:
. Menhir christiannisé de Saint-Uzec à Pleumeur-Bodou
. Allée couverte de Kerguntuil à Trégastel
. Allée couverte de Prajou-Menhir à Trébeurden

Bibliographie:
. Jacques Briard, Dolmens & menhirs de Bretagne; éditions Jean-Paul Gisserot
. Les mégalithes de l'arrondissement de Lannion / Le Brozec, Michelle, Marchat, Anne, Rennes : ICB, Laboratoire d'Anthropologie Université Rennes I, 1991.
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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 11:59

Le Cairn de Barnenez est situé sur la commune de Plouézoc'h (29252) dans le département du Finistère.



Cairn de Barnenez, vue du côté nord-est. 


. Le Cairn de Barnenez est un gigantesque monument en pierre, globalement orienté Est/Ouest, qui mesure 72m de long, entre 20 et 30m de large et 6m de haut, sa hauteur d'origine devait atteindre 8 ou 9m. Il est constitué de 11 dolmens à couloir, certains construits avec de grosses dalles, et d'autres entièrement en pierres sèches. Le monument est en réalité composé de deux grands cairns emboîtés, séparés par un mur transversal. Le cairn le plus ancien situé à l'Est recouvre 5 dolmens; et dans le plus récent à l'Ouest 6 autres dolmens ont été construits, sans doute quelques siècles plus tard. Le volume total des matériaux est de 6500 à 7000 mètres cube, soit près de 14.000 tonnes.

 


Façade sud, entrées des dolmens A,B,C


. Toutes les entrées des dolmens sont situées sur la face Sud. Les couloirs sont construits majoritairement avec de petites dalles juxtaposées sans mortier, et mesurent entre 5 et 14m de long. Les chambres sont assez petites, de forme polygonale ou circulaire. Le monument comporte un système de gradins avec des murets en pierre, donnant une stabilité à l'ensemble, et l'extrémité ouest qui ressemble à la proue d'un navire, donne à Barnenez l'allure d'un magnifique vaisseau de pierre se dirigeant vers la mer.

 


Vue de la façade nord, dolmens A, B, C & D


. Barnenez est l'un des exemples les plus vieux et les plus impressionnants d'architecture monumentale en Europe. Il aurait été construit entre -4700 et -3900 avant notre ère, durant le début de la période néolithique, soit près de 2000 ans avant les pyramides d'Egypte. C'est l'exemple le plus spectaculaire d'une série de monuments complexes et très anciens dont font partie les cairns des îles Guennoc et Carn. Au fil du temps, Barnenez est tombé dans l'oubli et la végétation à peu à peu recouvert le monument. Les énormes masses de terre et de pierre sont mentionnées en 1780, puis représentées dans le cadastre napoléonien. En 1850 elles sont désignées par des savants comme tumulus.

. Le site fut redécouvert en 1954, lorsqu'un entrepeneur exploita un gigantesque tas de pierres situé sur la presqu'île de Kernéléhen pour la construction d'une route. Il détruisit un premier tumulus, Barnenez nord dont il ne reste aujourd'hui qu'une énorme dalle de couverture et quelques pierres  éparses, puis il attaqua le tumulus principal, éventrant les chambres de 5 dolmens par la façade nord. L'archéologue P.R. Giot fut averti par un journaliste local, et le monument fut classé en urgence par André Malraux, alors Ministre de la Culture, qui le qualifia de "Parthénon mégalithique". Des fouilles sont entreprises de 1955 à 1968, date de la restauration finale du monument.

 

Dolmens C et D, vue de la façade nord.


. Le Cairn I daterait de -4700 / -4500, et le Cairn II aurait été construit entre -4300 et -3900 avant J-C. Le premier cairn est construit sur un replat du terrain, alors que le second a du s'adapter à la pente. Le cairn I est en dolérite, roche  extraite du sous-sol local, alors que c'est un granit clair provenant d'environ 2km qui a été utilisé pour le cairn II. L'arrêt brusque des démolitions permet de découvrir côté nord une vue en coupe complète des chambres juxtaposées du cairn II.

. Les dolmens furent découverts d'ouest en est, et nommés par des lettres allant de A à J. Le dolmen G' situé dans le premier cairn entre les dolmens G et H fut découvert après les autres. Neuf de ces dolmens ont une chambre dont la couverture est en encorbellement de petites pierres, appelée tholos. Les couvertures des chambres des dolmen B et H sont de type mégalithique, c'est à dire réalisée avec de grandes dalles disposées à l'horizontal. Les murs des chambres dolméniques peuvent être composés de grands blocs de pierre, ou en maçonnerie de pierres sèches

 


Plan du Cairn de Barnenez


. Un pillier du dolmen A présente des gravures en forme de U, interprétées comme les cornes d'un bovidé. Deux triangles  et un arc sont également représentés dans le couloir du dolmen H, et dans la chambre plusieurs dalles sont ornées de signes ondulés, en U, ou de "haches emmanchées". Enfin sur une dalle de couverture du couloir du dolmen J se trouve un signe complexe, un rectangle ou "écusson" surmonté de lignes divergentes, qui serait encore une représentation de l'hypothétique "déesse-mère" chère à tant d'archéologues.

 

gravures barnenez
Gravures découvertes à l'intérieur des dolmens


. Un fragment d'os humain a été retrouvé dans le dolmen G, ce qui laisse penser que Barnenez occupait notamment une fonction funéraire. Toutefois certains dolmens étaient peut être réservés à des pratiques cultuelles et n'ont certainement accueilli que peu ou pas d'ossements.

. C'est dans les dolmens A, C & D, dans le cairn secondaire, que les objets les plus nombreux ont été recueillis. Il s'agit d'outils en silex, de poteries, de haches polies en dolérite datant du néolithique ancien, de lames de silex et d'armatures de flèches tranchantes ( néolithique récent). On y a également découvert quelques objets datant du début de l'âge du cuivre ( chalcolithique), ce qui tend à démontrer que le monument fut occupé sur une période de près de 2000 ans.

 

barnenez - dolmens A et B
Dolmen A & B, vue de la face nord


Datation: -4700 / -3900 avant J-C.

Matériaux: Dolérite verte locale (cairn I), granit clair transporté sur 2km (cairn II)

Localisation
: Commune de Plouézoc'h, sur la presqu'île de Kernéléhen sur la rive droite de l'embouchure de la rivière de Morlaix.

Accès: Entrée payante avec visite guidée autour du cairn. L'accès à l'intérieur du cairn est interdit pour des raisons de sécurité. Renseignements: 02.98.67.24.73

Bibliographie:
. Jacques Briard, Barnenez; éditions Jean-Paul Gisserot

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